Détracteurs des PAC AIR/air ou Climatiseurs tenez-vous sur vos gardes !
Les DNA communiquent:
Allaoua Soudani. DR
Les travaux d’Allaoua Soudani, chercheur du LERMaB de l’Université de Lorraine, viennent d’être couronnés du Grand Prix du concours d’innovation i-PhD. Le scientifique a mis au point une technologie qui permet de diviser par sept la consommation énergétique des climatiseurs.
À l’heure où se pose la question de la consommation énergétique de nos appareils électriques et où l’Europe tente tant bien que mal de se passer du gaz russe, la découverte d’Allaoua Soudani tombe à pic.
Ce chercheur du Laboratoire d’Étude et de Recherche sur le Matériau Bois (LERMaB), rattaché à l’Université de Lorraine , travaille depuis plusieurs années sur une technologie d’avant-garde qui permet de diviser par sept la dépense énergétique des climatiseurs, dont on sait qu’ils contribuent activement au réchauffement climatique.
Selon un rapport publié en 2018 de l’Agence internationale de l’énergie, la « demande mondiale d’énergie provenant des climatiseurs devrait tripler d’ici 2050, nécessitant une nouvelle capacité électrique équivalente à la capacité électrique combinée des États-Unis, de l’UE et du Japon ». Le nombre de climatiseurs domestiques et industriels pourrait ainsi atteindre à l’échelle mondiale, 5,6 milliards d’unités d’ici 2050. La planète en dénombrerait aujourd’hui 1,6 milliard.
Cette énième catastrophe environnementale qui se profile pourrait donc être, partiellement au moins, contrecarrée par l’innovation d’Allaoua Soudani, qui vient d’être couronnée d’un Grand Prix au concours i-PhD lancé en 2019 par l’État et Bpifrance dans le but de promouvoir la conversion de la recherche française en retombées économiques. Baptisée HPS (Haute Performance Sorption), la solution du chercheur repose sur l’utilisation d’un nouveau matériau composite « destiné à l’amélioration des systèmes de production de froid par le principe d’adsorption ».
• Que de l’eau comme fluide frigorigène
Brevetée en 2021 et mûrie au sein de la Société d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) Sayens , la technologie élaborée par Allaoua Soudani en collaboration avec les équipes de recherche du LERMaB présente l’intérêt de pouvoir recourir, pour fabriquer du froid, à des énergies renouvelables (solaire, biomasse, géothermie…) ou à la « chaleur fatale industrielle ».
Cette énergie calorifique n’est pas ou est peu récupérée, comme c’est le cas de celle émise par les centres de données numériques qui, de leur côté, devraient pomper selon diverses projections, entre 5 et 13 % de la production électrique mondiale à l’horizon 2025-2030. Le matériau employé dans le système HPS permet, d’après une note de Sayens, des « conversions thermiques chaud-froid au sein d’un réacteur sous très basse pression et n’utilisant que de l’eau comme fluide frigorigène ».
• Phase de fabrication
L’ambition est de créer une start-up autour de ce projet et de passer à une phase de fabrication et de commercialisation du dispositif d’ici un an. Pour Catherine Guillemin, présidente de Sayens, le « projet HPS, porté au sein de notre actionnaire l’Université de Lorraine par l’équipe du laboratoire LERMaB autour d’Alloua Soudani et du professeur Riad Benelmir, se situe au cœur des attentes de la stratégie France 2030, car il vise à réduire la dépendance énergétique des industries et de la société ».
Allaoua Soudani indique, quant à lui, que sa technologie est opérationnelle : « Le programme de maturation de Sayens a permis d’optimiser le matériau composite intégré au réacteur d’adsorption. Celui-ci constituera le cœur des machines de production de froid, et donc un atout pour disposer d’un démonstrateur fiable qui pourra être exploité à terme par la future start-up comme plateforme technologique. »
La technologie HPS élaborée par Allaoua Soudani permet de diviser par sept la dépense énergétique des climatiseurs. Photo L’Alsace/Jean-François FREY